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Jusqu’à trois semaines avant le premier tour de l’élection présidentielle au Chili, qui se tient dimanche 16 novembre, les sondages semblaient formels : ils donnaient la communiste Jeannette Jara, candidate de la gauche unie, et José Antonio Kast, représentant du Parti républicain, classé à l’extrême droite, qualifiés pour le second tour. La candidate de la droite traditionnelle, Evelyn Matthei, était alors reléguée à la troisième place – contrairement à la gauche, la droite n’a pas organisé de primaires pour ce scrutin et se présente divisée.
Mais la dynamique de campagne a rebattu les cartes. Le quatrième en lice, Johannes Kaiser, lui aussi d’extrême droite, qui se définit comme « réactionnaire », libertarien et se réclame de l’ultralibéral président argentin, Javier Milei, a enregistré une progression spectaculaire ces dernières semaines. Cantonné à 8 % des intentions de vote en septembre, il a quasiment doublé son score pour atteindre 15 % au 1er novembre, dépassant ainsi Evelyn Matthei dans les enquêtes d’opinion.
Favorable à un Etat minimaliste, au libre port d’armes et à la peine de mort, opposé à la légalisation de l’avortement ou au mariage homosexuel, Johannes Kaiser fait paraître José Antonio Kast comme modéré, alors que ce dernier s’est bien gardé d’aborder, pendant cette campagne, les sujets des libertés individuelles, qui étaient pourtant au centre de ses préoccupations lors de ses précédentes candidatures, en 2017 et en 2021.
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8 commentaires
La montée de Johannes Kaiser montre bien l’instabilité politique actuelle au Chili. On verra l’impact de ses positions ultra-libérales sur le secteur minier.
En effet, ses propositions pourraient diviser encore plus les Chiliens.
Spectaculaire progression pour un candidat qui se revendique réactionnaire. Les Chiliens semblent vouloir un changement radical.
Oui, la frustration envers le statu quo pourrait expliquer cette dynamique.
Un candidat libertarien en forte progression, intéressant de voir comment cela influencera les politiques minières et énergétiques.
Surtout si on considère l’importance du cuivre et du lithium pour le Chili.
Kaiser promet un État minimaliste, mais quels seraient les effets réels sur les réglementations minières ?
Une bonne question, surtout pour les investisseurs étrangers.