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Amy Greene est politiste et spécialiste des Etats-Unis, experte associée à l’Institut Montaigne. Elle enseigne à Sciences Po Paris et conseille des dirigeants et des institutions de secteurs variés. Elle est notamment l’autrice de L’Amérique face à ses fractures (Tallandier, 2024).
Donald Trump est installé à la Maison Blanche depuis janvier 2025. Avez-vous une idée plus précise de la conception du monde qu’il défend ?
Il est difficile de lire la politique étrangère de Donald Trump comme une grande stratégie de type guerre froide. Mais le président américain a des convictions qui guident son action internationale. « America first » ne signifie pas isolement. L’Amérique veut des partenaires ad hoc, prêts à payer pour accéder à sa puissance. Pour lui, les Etats-Unis sont les grands perdants d’un système international bénéficiant surtout aux autres, à commencer par les alliés. Ajoutons à cela la menace d’une Chine réémergente, et voilà la nécessité, selon Trump, d’un rééquilibrage pour remettre les Etats-Unis à leur juste place.
Par ailleurs, Donald Trump constate la résurgence des hommes forts dans un monde de moins en moins démocratique. Il nourrit une admiration pour ce type de pouvoir autoritaire et s’associe à ceux qui le pratiquent. C’est donc sur le fond comme sur la forme que les Etats-Unis de Trump s’organisent pour essayer d’écrire les règles d’un nouveau système.
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15 commentaires
Ces réflexions sur le pouvoir américain me font penser aux enjeux autour de l’uranium et de ses réserves. Un sujet à suivre de près.
Un rééquilibrage en faveur des États-Unis est compréhensible, mais à quel prix pour les marchés des matières premières ?
Je doute que sa « vision » soit cohérente. Il réagit plus aux opportunités immédiates qu’à une stratégie à long terme.
Vrai, son approche est souvent opportuniste, comme dans les négociations sur le lithium avec l’Amérique latine.
L’idée que les alliés profitent du système au détriment des États-Unis est-elle vraiment fondée ou juste un argument politique ?
Ce discours sur la « juste place » des États-Unis sonne parfois comme une nostalgie des années 50. Les marchés auront-ils la patience ?
Si l’isolement n’est pas à l’ordre du jour, comment gérer cela avec des pays comme l’Australie ou le Canada, historiquement proches ?
La Chine comme menace, les alliances traditionnelles en question… Les investisseurs en métaux précieux ne vont pas s’ennuyer sous sa présidence.
On parle beaucoup de la Chine, mais quid de la Russie et de ses ressources minérales stratégiques dans ce calcul ?
Trump a toujours eu une relation compliquée avec Poutine, ce qui rend la prédiction difficile.
Intéressant ce sujet sur la vision de Trump concernant les États-Unis. On voit effectivement une volonté de dominance économique, mais ça va-t-il bénéficier aux alliés ou les marginaliser ?
C’est une approche qui rappelle les stratégies mercantiles des siècles passés, non ?
Justement, il semble privilégier les rapports gagnant-gagnant, mais sous son propre cadre.
La fascination de Trump pour les leaders autoritaires est troublante. Comment cela influence-t-il ses relations commerciales avec les pays miniers ou énergétiques ?
Il y a probablement moins de pression sur les questions environnementales ou de droits de l’Homme.