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On guettait les signes de reprise après une annus horribilis, une séquence de crise entre Paris et Alger d’une gravité inédite depuis l’indépendance de 1962. L’apaisement devra encore attendre au lendemain de l’adoption, jeudi 30 octobre, par l’Assemblée nationale d’un projet de résolution appelant à « dénoncer » l’accord migratoire franco-algérien de 1968.
Le vote du texte du Rassemblement national (RN) avec les voix de la droite et d’Horizons sur fond de démobilisation du camp macroniste promet, selon toute vraisemblance, de relancer la tension entre les deux capitales, désormais aspirées dans une logique de défiance sans répit. La réaction du premier ministre, Sébastien Lecornu, partisan d’une « renégociation » du texte de 1968 et d’une « relation avec l’Algérie [qui] reparte fondamentalement de nos propres intérêts », illustre parfaitement cette nouvelle atmosphère empreinte de froideur, à rebours des velléités réconciliatrices d’un proche passé.
Le macronisme est revenu de bien des illusions sur l’Algérie après que la politique de main tendue du chef de l’Etat, adossée aux recommandations du rapport de l’historien Benjamin Stora, s’est fracassée sur un triple écueil : la droitisation du champ politique français, la bascule promarocaine de sa diplomatie au Maghreb (reconnaissance, en juillet 2024, de la « marocanité » du Sahara occidental) et la fuite en avant répressive et nationaliste du régime algérien.
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21 commentaires
Le Premier ministre français préfère la renégociation plutôt que la dénonciation. Une position plus pragmatique, mais sera-t-elle suffisante ?
C’est un premier pas, mais la défiance reste palpable des deux côtés.
Le rapport Stora avait pourtant ouvert des perspectives prometteuses. Dommage que cela ait échoué.
Les rapports sont une chose, les actions politiques en sont une autre. La preuve.
Les intérêts économiques communs devraient pourtant permettre un compromis. Pourquoi les relations se dégradent-elles ?
La géopolitique semble l’emporter sur la raison économique.
Un vote qui risque de mettre le feu aux poudres. La diplomatie franco-algérienne est-elle condamnée à rester sous tension ?
Hélas, cela semble être le cas. Les relations semblent s’envenimer chaque jour un peu plus.
Espérons que les discussions reprendront pour apaiser cette situation. Les deux pays ont trop à perdre.
L’accord de 1968 était déjà contesté à l’époque. Les tensions actuelles ne font que reveal le problème.
Effectivement, un texte vieux de 55 ans ne répond plus aux réalités d’aujourd’hui.
L’Assemblée nationale vote-t-elle dans l’intérêt de la France ou sous la pression des partis ?
Une excellente question. Les compatriotes se la posent sans doute.
L’Algérie, un allié indispensable pour la France dans les domaines de l’énergie et des minerais. Ce vote ne va-t-il pas compliquer nos approvisionnements ?
C’est effectivement un risque majeur. L’Algérie reste un partenaire clé, surtout avec les tensions mondiales actuelles.
Un pas en arrière dans les relations franco-algériennes. Quand verrons-nous des avancées concrètes ?
Avec une telle ambiance, difficile de prévoir une amélioration rapide.
Le RN met une fois de plus la France dans l’embarras sur la scène internationale. Une posture purement électoraliste ?
Difficile de dire si c’est stratégique ou sincère, mais les conséquences diplomatiques sont bien réelles.
La diplomatie française semble perdre pied dans cette affaire. Comment sortir de ce cercle vicieux ?
Un retour au calme serait bénéfique, mais les egos politiques compliquent la tâche.