Listen to the article
Cinq ans d’enquête puis trois jours de procès, et finalement, d’importantes questions qui restent pour l’heure sans réponse dans l’affaire des déboulonnages de quatre statues, qui avait défrayé la chronique à la Martinique en 2020. S’agissait-il d’un simple cas de vandalisme ou d’un dossier de nature politique, mettant en cause l’histoire coloniale de la France aux Antilles ? Les 11 prévenus sont-ils les véritables auteurs des faits qui leur sont reprochés et pour lesquels ils comparaissaient, devant le tribunal correctionnel de Fort-de-France, du 5 au 7 novembre ? Et, enfin, à qui appartenaient les statues détruites ? Le tribunal devrait tenter d’ apporter des réponses d’ici au 17 novembre, jour du jugement. « Ces trois journées d’audience ont été consacrées à un dossier dont on vous dira qu’il est historique », a déclaré la procureure de la République, Pascale Ganozzi, durant son réquisitoire d’une cinquantaine de minutes.
Les faits, eux, sont connus : ils s’étaient déroulés en plein jour, dans le centre-ville de Fort-de-France et de la commune voisine de Schœlcher, et avaient été largement relayés sur les réseaux sociaux. Le 22 mai 2020 – jour de la commémoration de l’abolition de l’esclavage en Martinique –, dans l’après-midi, un groupe de personnes avait déboulonné une statue en marbre à l’effigie de Victor Schœlcher, l’homme politique connu pour avoir rédigé le décret d’abolition de cette pratique dans les colonies françaises, en avril 1848. Cette statue trônait depuis plus d’un siècle devant l’ancien palais de justice de Fort-de-France, transformé en centre culturel.
Il vous reste 69.19% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.










20 commentaires
Comment expliquer que des actes aussi publics aient été commis sans témoins crédibles ? Tout cela semble étrange.
Effectivement, cela laisse perplexe. Soit il y a eu omission, soit les preuves ont été détruites.
La procureure parle d’un dossier historique. Pourtant, sans réponses claires, l’affaire risque de rester un non-lieu médiatique.
C’est vrai, sans preuves solides, tout cela pourrait se terminer enQuest ion sans réponse.
Étonnant que ce procès soulève autant de questions, surtout sur l’aspect politique de ces actes. La Martinique a une histoire complexe, et ces débats rappellent des tensions encore vives.
Absolument, ce n’est pas qu’une histoire de vandalisme, mais bel et bien un symbole de mémoires coloniales qui divisent encore aujourd’hui.
Ce procès rappelle l’importance de revisiter notre histoire coloniale, mais pas n’importe comment. La justice doit trancher avec prudence.
La prudence est effectivement de mise pour éviter des dérives inutiles.
Pourquoi un tel délai entre les faits et le procès ? Cinq ans, c’est énorme, surtout pour des actes aussi médiatisés.
Cela montre peut-être les difficultés à clarifier les responsabilités dans cette affaire.
J’espère que cette affaire permettra de clarifier la légitimité des actions symboliques dans les débats de société. C’est un enjeu important.
Oui, c’est un point crucial. Les tribunaux devraient pouvoir trancher sans passion.
Ces militants antiracistes ont-ils agi par conviction ou pour provoquer ? Le procès devrait déterminer leurs motivations réelles.
C’est toute la question, en effet. Entre combat symbolique et désordre public, la ligne est fine.
Je me demande si ce procès ne risque pas de raviver les tensions locales plutôt que d’apporter des réponses. Souvent, ces débats historiques divisent plus qu’ils ne réconcilient.
C’est un risque, effectivement. La justice doit veiller à ne pas envenimer une situation déjà délicate.
Les statues appartenaient-elles vraiment à des espaces publics ? Si la propriété est privée, cela change tout dans l’appréciation des faits.
C’est une excellente question, et le procès devrait éclaircir ce point crucial pour la suite des poursuites.
Je ne vois pas comment on peut juger des faits si on ne sait pas à qui appartenaient les statues. Une enquête plus approfondie semble nécessaire.
Tout à fait, c’est la base d’une procédure équitable. Sans cela, le procès perd de sa crédibilité.